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Carnet de voyage Bréseil : Les colliers dans les rites d’initiation

Carnet de voyage Bréseil : Les colliers dans les rites d’initiation

Dans les traditions afro-brésiliennes, le collier accompagne les passages de vie, les seuils, les révélations. Il est protection, transmission, symbole d’appartenance et d’élévation. Chaque perle, chaque nœud raconte un rite, une renaissance. Inspirés de ces pratiques, nos colliers deviennent des talismans élégants. Des bijoux sacrés pour marquer l’avant et l’après.

 

LES COLLIERS DANS LES RITES D'INITIATION

Lorsque Babá Claudio a mentionné le culte d’Egungun, une certaine réserve transparaissait dans son discours, éveillant ma curiosité. En fait, le terme Egungun résonne déjà comme une invitation ! Toutefois, je comprendrais que le rite comporte certains risques : en évoquant les esprits des ancêtres pour leur rendre hommage, cela implique que ces derniers retournent vers l’au-delà. Dans le cas contraire, l’esprit pourrait venir hanter les membres de la communauté. « C’est un rite très restreint », finira par me dire Babá Olakunde, un sacerdoce que j’ai contacté en quête d’informations. Après de longs échanges téléphoniques - ou plutôt, une série de messages vocaux sur l’application à l’icône vert - le Babalorishá me convie finalement à le rejoindre dans sa maison dédiée aux cultes afro-brésiliens, située sur le littoral pauliste.

À mon arrivée, une surprise m’attend : la communauté est réunie pour l’initiation de plusieurs fidèles au candomblé. Je saisis alors toute l’importance de cette étape dans leur parcours spirituel, capturant à travers l’objectif de mon appareil l’émotion qui se dégage de ce passage symbolique. Quant aux esprits des ancêtres, ils patienteront encore un peu avant de se manifester.
Baba Olakunde m’explique que le candomblé est une religion qui accompagne le dévot tout au long de sa vie. Le rituel débute par une période de réclusion d’une durée variable – souvent vingt et un jours – durant laquelle le fidèle entre en communion avec son Orishá. Il confectionne lui-même certains colliers de perles, véritables symboles de protection et de lien spirituel. Après sept années d’initiation, le iaô devient ebômi et peut exercer la fonction de

Babalorishá. Babá Olakunde ajoutera que « tous les sacerdoces ont été iaô, mais tous les iaô ne seront pas sacerdoces ».
Parmi les disciples à l’initiation, j’ai fait la connaissance de Roni Omo Osoniyn, concentré dans la confection de son collier de perles : « ils sont fabriqués à partir de différents matériaux et couleurs, en fonction de leur utilisation, de leur signification et du statut du fidèle ». J’apprends ainsi que ces bijoux sont bien plus que de simples ornements : ils traduisent l’appartenance et la position de chacun au sein du culte. Une fois tissés, ils doivent être consacrés selon des rituels précis.
Le iaô reçoit d’abord le collier de perles d’Oshalá, qui, dans le syncrétisme religieux, correspond à Jésus-Christ. Divinité du blanc, père des Orishás, « il incarne l’énergie primordiale d’où tout émane et vers laquelle tout retourne », souligne Roni Omo Osoniyn en poursuivant ses explications.
Laissant les initiés à leur occupation de filage de perles, Babá Olakunde me propose de visiter le centre cultuel. La grande bâtisse accueille les festivités de candomblé, tandis qu’un édifice plus modeste est consacré à un autre culte afro-brésilien, l’umbanda. Selon Babá Olakunde, si le candomblé est lié aux forces de la nature, l’umbanda fait appel aux esprits qui ont marqué l’histoire du Brésil. Il intègre ainsi des symboles du catholicisme, du spiritisme, des traditions amérindiennes (caboclo), des esclaves africains (preto velho), des marins et des Orishás.

Finalement, après avoir partagé une copieuse feijoada avec la communauté – un plat typique brésilien issu de l’époque coloniale - c’est avec une profonde gratitude que j’ai reçu des mains de Babá Olakunde mon premier collier de perles d’Oshalá : « Il protège celui qui le porte », dit-il en me le passant autour du cou.