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Carnet de voyage Brésil : Le Eshu

Carnet de voyage Brésil : Le Eshu

Eshu est le gardien des carrefours, maître des contradictions, esprit du mouvement. Il ouvre les chemins, brouille les pistes, enseigne l’imprévisible. Nos bijoux inspirés de lui sont libres, doubles, audacieux. Entre équilibre et désordre, ils incarnent l’énergie de celui qui relie les mondes. Un hommage au changement, à l’ambigu, à la vie.

 

ESHU


Babá Cláudio me rejoint alors, m’invitant à le suivre jusqu’à la maison consacrée à Eshu, une Orishá qui occupe une place singulière dans le candomblé, étant à la fois un messager, un gardien et un médiateur entre le monde spirituel et le monde matériel. C’est un mélange de sentiment qui me traverse. Je perçois que le déroulement des différents rituels que je découvre peu à peu me conduit vers un état émotionnel plus sensible. « Eshu, c’est un farceur », me lance Babá Cláudio, alors que nous arrivons sur le seuil de la porte du temple, devant laquelle se trouve une statue anthropomorphe représentant Eshu avec un phallus en bois. « Il représente l’énergie vitale, la fertilité et la puissance créatrice », ajoute alors Babá Cláudio.

Selon le sacerdoce, Eshu a un rôle central et agit comme un intermédiaire entre les humains et les Orishás. Il transmet les prières, les intentions et les offrandes des fidèles aux divinités, et en retour, il révèle les bénédictions des Orishás. Aussi, en raison de son lien avec la dualité et le chaos, Eshu a souvent été mal interprété, notamment par les colons européens, qui l’ont comparé au diable biblique. Dans le candomblé, cependant, Eshu n’est pas une entité maléfique. Il est une force neutre.
Après avoir retiré mes chaussures, je pénètre enfin dans le sanctuaire, passant sous un rameau de feuille de palmier séché suspendu au-dessus du linteau, formant une sorte de rideau. À l’intérieur, des offrandes emplissent l’espace décoré de diverses statues. Dans un coin de la pièce se trouve l’autel dédié à Eshu, faiblement illuminé par des bougies. Les enfants se rassemblent alors autour de moi, entonnant des incantations en yoruba sous la conduite de Babá Cláudio. Puis apparaît le Oshugum, tenant entre ses bras un coq aux plumes noires. Avec une gestuelle précise, il passe l’animal le long de mon corps avant de le placer face à moi. Nez à nez avec l’oiseau, et percevant sa tiède respiration sur la peau de mon visage, le Oshugum me demande à nouveau de penser à quelque chose de bon. Tandis que les chants religieux inondent l'atmosphère, le Oshugum saigne le coq sur l’autel, avant de le confier à l’un des enfants présents. Le Ebó prend fin et les odes à Eshu s’envolent avec mes pensées.
Évidemment, pour des raisons culturelles, le sacrifice lors des rituels peut bousculer notre rapport au vivant et au sacré. Il est nécessaire de souligner que l’animal est traité dans le plus grand respect. Au cours des rituels, le sang est offert sous forme d’énergie vitale visant à renforcer spirituellement les fidèles. De plus, la viande est servie à tous les membres de la communauté́. Avant de quitter le terreiro, Babá Cláudio me prévient que durant les trois prochains jours, il ne faudra pas boire de café ni d’alcool, ne pas faire l’amour, ne pas se rendre dans un commissariat, ni dans un cimetière. Averti et « purifié spirituellement », j’étais maintenant préparé pour la cérémonie à venir.

LA DANSE

Les divinités manifestées sont emmenées dans ce que l'on appelle le Roncó (salle des obligations), où elles sont habillées, décorées et parées de leurs vêtements, ornements et objets spécifiques, avant de revenir dans la salle pour fraterniser à travers leurs danses. En transe, les yeux fermés, chaque Orixá danse une grande partie de la cérémonie. Cette tradition symbolise la confiance entre le fidèle et son Orixá.
Chaque fois qu'un Orixá danse, il est accompagné d'une Ekedjy qui tient un Adjá, une cloche utilisée pour invoquer les divinités et donner des instructions dans le Candomblé.

 

LA MUSIQUE

Dans le candomblé, on utilise les atabaques et l'agogô, deux instruments de musique. Toute la musicalité de cette religion repose sur les percussions.
Les atabaques sont toujours au nombre de trois, du plus grand au plus petit, et s'appellent Run, Runpi et Lé. L'ensemble des atabaques qui forme l'orchestre du candomblé est appelé Ilú ou Ingoma. L'agogô utilisé dans le candomblé a une seule bouche. Les Ogans sont les responsables des percussions et des chants lors des liturgies et des festivités.
Le chant se fait selon un schéma question-réponse : les Ogans « tirent » une strophe, puis tout le monde répète ou chante une deuxième strophe en guise de réponse.