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Carnet de voyage Brésil : Oshum

Carnet de voyage Brésil : Oshum

Déesse de l’eau douce, de la beauté, de la sensualité, Oshum incarne l’amour et la délicatesse. Ses bijoux sont dorés comme le miel, doux comme les rivières sacrées. Ils enveloppent le corps d’une tendresse souveraine, d’un éclat féminin et puissant. Chaque création rend hommage à sa grâce, à sa douceur féroce, à sa lumière fluide.


OSHUM

Oshum est l’Orishá qui règne sur les eaux douces, considérée comme la divinité de la beauté, de la fertilité, de l'argent et de la sensibilité. Elle est intimement associée à la richesse spirituelle, matérielle et à l'émancipation des femmes, l'or étant l'un des principaux minéraux. Elle est représentée assise au bord d'une rivière, avec un miroir rond et doré, tandis qu'elle allaite avec un bébé sur les genoux.

À mon arrivée au terreiro, j’observe que les fidèles prennent de l’eau dans une cruche en terre posée près de l’allégorie d’Eshu et qu’ils jettent son contenu. Je comprendrais que le geste permet d’éloigner les énergies négatives, faisant fuir les ombres crasseuses qui se collent parfois sous nos chaussures. Dans l’attente du début des festivités prévu tard dans la nuit, tout le monde s’affaire aux préparatifs, arrangeant les bouquets de fleurs, les tenues de la soirée, la nourriture qui sera servie à tous les convives. Les arbres sacrés et les statues dédiées aux Orishás ont été décorés de tissus aux couleurs correspondantes à chacune d’elles, où ont été aussi placées des offrandes et des bougies. Sur la petite place arborée, somptueusement décorée, le temple principal est illuminé par des faisceaux lumineux et colorés. Nommé barracão, il est, dans la maison de candomblé, l’espace de convivialité entre les membres de la communauté, où se déroulent les grandes fêtes en hommage aux divinités.
Babá Cláudio de Oshum apparaît enfin, accompagné de Mère Carmen et de Père Karlito, finement vêtu, avec un élégant turban sur la tête et habillé de bijoux aussi éblouissants les uns que les autres. Le son des tambours et les louanges aux Orishás s’évadent maintenant dans la nuit noire, pendant que les membres de la communauté s’installent peu à peu dans le temple. J’emboîte le pas de Babá Cláudio qui entre en scène, dans un univers dont je ne connais ni les codes ni les mystères qui l’entourent, avant que l’adrénaline ne prenne le dessus.

À l’intérieur, les murs sont peints en jaune et ornés de tableaux des divinités vénérées, où sont également accrochées des photographies de Babalorishás et des membres de la famille. Les fidèles revêtus de blanc dansent autour d’un poteau central, appelé « l’ariashé », composé de lianes torsadées formant une grande spirale conique vers le plafond. Plusieurs sculptures en bois représentant les Orishás ont également été entrelacées, renforçant l'idée que dans ce cercle, les hommes et les dieux dansent en invoquant les énergies qui les unissent. C’est lors du Shiré - la danse avec les divinités, en langue yoruba - que tous les fidèles se lancent dans une véritable performance artistique pour honorer les Orishás, suivant une séquence de louanges et de danses pour chacune d'entre elles. Aussi, j’apprendrais que le cercle tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, symbolisant un retour à la mère Afrique et aux ancêtres. Le candomblé ne serait-il pas lui-même un objet de mémoire collective ?
Après que les sacerdoces ont introduit les festivités, donnant la parole à d’autres personnalités de la communauté, les fidèles leur rendent hommage, s’agenouillant devant eux. Pendant que la foule habillée d’ivoire et de joyaux continue de tournoyer, projetant de multiples scintillements, le rythme des tambours s’accélère. L’orchestre dans le candomblé est composé de trois percussions appelées les atabaques, du gã (une cloche en fer) et du xequerê (une calebasse recouverte de perles). Quant aux cantiques, elles sont chantés selon un schéma de question-réponse en langue yoruba, dont les Ogans sont responsables. Après avoir récité une strophe, tout le monde répète une deuxième strophe en guise de réponse.

Les chants sacrés résonnent désormais dans le temple avec une telle intensité qu'une sensation d'apesanteur m'envahit. Une ambiance éthérée s'élève dans l'air, annonçant l'imminente manifestation des Orishás. Les lianes du poteau central semblent s'élancer vers les cieux, tandis qu'un serpent sculpté serpente le long de la spirale végétale.

L’atmosphère est déjà électrique, mais lorsque les Orishás se manifestent, le temple se transforme en une boule d’énergie incommensurable. Alors que je tente de suivre Babá Cláudio en suivant la foule effervescente, le sacerdoce entre en transe. Oshum, son Orishá est apparue, tandis qu’il est accompagné d'un Ekedjy, tenant entre les mains la cloche utilisée pour invoquer les divinités et donner des instructions.
Les divinités manifestées sont alors emmenées dans le roncó, où elles sont habillées, décorées et parées de leurs vêtements, ornements et objets spécifiques, avant de revenir dans la salle pour fraterniser à travers leurs danses. En transe, les yeux fermés, chaque Orishá manifestée dansera une grande partie de la cérémonie qui va s’étirer jusqu’à l’aube. Babá Cláudio de Oshum porte maintenant les robes de l’Orishá, aux broderies délicates, paré d’un ensemble luxuriant de perles dorées. La foule est en exaltation, les Orishás ont été honorées.
Les festivités se terminent aux aurores, avec un repas servi à toutes les personnes présentes. C’est ainsi que les premières lueurs de l’aube sont apparues dans un horizon dissimulé sous les voiles roses d’une brume légère. À l’approche de la retenue qui longe la route, s’éloignant peu à peu de la forêt atlantique, quelques rayons de lumières finissent par atteindre la surface de l’eau, élément sacré de Oshum, en étincelant tel un miroir des cieux.
Après avoir passé la nuit avec les rois et les reines d’Afrique, j’ai échangé ma tunique blanche pour un costume, puis je suis parti réaliser des photographies pour la délégation belge au Brésil qui était accompagnée par Son Altesse Royale la Princesse Astrid !

LES FESTIVITÉS

Chaque rituel du candomblé est célébré lors d'une fête publique appelée Xirê, qui s'apparente à une performance artistique. Le spectacle a lieu dans la salle principale du terreiro, où sont invités les prêtres et les membres des autres maisons, ainsi que la communauté locale, les sympathisants et les familles des membres, qui assistent pour la plupart en tant que spectateurs.
Au son des atabaques, les membres dansent en cercle, organisés en une ligne commencée par le prêtre ou la prêtresse, suivie par chaque membre dans l'ordre de son ancienneté dans la religion ou de sa fonction, du plus âgé au plus jeune. Lorsque le cercle se referme, le plus âgé rejoint le plus jeune, symbolisant l'humilité et l'équité du candomblé.
Dans ce cercle, tout le monde danse ensemble pour louer les Orixás, en suivant une séquence de chants de révérence pour chacun d'entre eux. Le cercle tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, symbolisant un retour à la mère Afrique et aux ancêtres.
La plupart des chants et des danses sont interprétés dans les langues africaines (yoruba, nagô, bantou) et, à certains moments de la fête, les Orixás se manifestent par des transes chez leurs adeptes.

 

LA FIN DES FÉSTIVITÉS


Après la danse, les Orixás qui se sont manifestés disent au revoir et sont ramenés au Roncó où les fidèles sont réveillés de leur transe. Le Xirê reprend et tout le monde danse ensemble. Le rituel se termine par des chants et des danses comme au début. La cérémonie se termine par un dîner au cours duquel toutes les personnes présentes partagent la nourriture offerte.