Un bijou peut contenir une vie entière. Il garde en lui une voix, un regard, une promesse. Chaque pièce devient une capsule émotionnelle, un refuge précieux pour les souvenirs. Porté contre la peau, l’objet de mémoire relie l’intime au monde. Chez Valois Varden, ces bijoux sont pensés comme des reliques modernes, à la fois élégantes et chargées de sens.
LES OBJETS DE MÉMOIRE
Sur le terrain escarpé menant au bord de l’étendue d’eau, différents bâtiments nécessaires au culte des Orishás ont été élevés, comme la maison d'Eshu à l'entrée, peinte de blanc, accompagnée de son allégorie qui lui est dédiée. Un grand escalier de pierre descend vers le temple principal qui surplombe une petite place arborée, où les murmures d’une fontaine s’évadent dans l’atmosphère, sous le regard de Yemanjá, l’Orishá de la mer, et d'Oshumarê, le Dieu suprême, représenté par un serpent.
J’ai rencontré Babá Cláudio de Oshum après avoir lu un article sur le deuil dans le candomblé, acceptant de me révéler certains mystères qui entourent les rites de passage et les objets de mémoires : « Les Orishás conseillent-elles aux familles sur le sort des objets personnels d’un défunt ? » - « Oui, mais cela dépend beaucoup d'une famille à l'autre. Dans le candomblé, il y a des rituels qui permettent de séparer le corps humain de l'esprit pour que celui-ci puisse partir en paix et que la lumière éternelle l’illumine », me répond Babá Cláudio de Oshum, avant de reprendre : « Pendant les cérémonies, les vêtements et objets personnels sont utilisés pour que le rituel puisse réellement se produire. Mais, tu peux garder les vêtements ou les parures de l’Orishá d’un défunt et les porter, ils ne te feront aucun mal, car ils appartiennent à l'Orishá et non à la personne disparue. Les Orishás seront toujours bénéfiques. Au sein du candomblé, chaque individu possède une Orishá protectrice. Tu connais ton Orishá ? » - « Mon Orishá ? », balbutié-je, surpris par la question.
« Sérieux, j’ai une Orishá protectrice ? », songeant aux histoires que Babá Cláudio de Oshum m’avait contées. Avant mon départ, c’est avec émotion qu’il m’a confié avoir gardé précieusement une pièce de la jupe que son Père de Saint lui avait offerte, Valdomiro de Shangô, l'un des plus grands sacerdoces du Brésil. Après sa mort, il a décidé de porter cette pièce d’étoffe en signe de deuil pendant sept ans. « Pas moi, Oshum », m’a-t-il dit, en se reprenant, « Oshum a porté cette jupe pendant sept ans, et depuis, Elle ne l'a plus jamais enlevée ». Babá Cláudio m’apprendra également que dans le candomblé les personnes préservent et honorent de nombreux objets des êtres chers disparus, qu’ils soient personnels ou sacrés, tels que les bracelets, colliers de perles ou autres accessoires religieux qui permettent de protéger et de fortifier les fidèles. « Il y a tant d’amour et d’admiration dans le candomblé ! »
En définitive, les liens tissés avec les ancêtres sont un aspect qui semble immanent du candomblé, transcendant la nature des objets, au rythme des hommages à leurs égards et aux Orishás. Si une communion symbolique et spirituelle s’établit entre monde réel et invisible, l’esprit d’un ancêtre peut-il se réincarner dans ces objets ? « Pas dans le candomblé », m’a alors rétorqué Babá Cláudio. « Mais il existe un culte, appelé Egungun, où les esprits entrent dans les vêtements, se lèvent, dansent, chantent, parlent, comme si c’était nos ancêtres ».
LE CANDOMBLÉ
Le candomblé est une religion brésilienne d'origine africaine. Elle a été créée au Brésil en adaptant les rituels pratiqués en Afrique, tout en tenant compte des éléments et des conditions propres au contexte brésilien.
Elle est codifiée et divisée en nations : Ketu, Gêge, Angola et Efon, ainsi que leurs dérivés. Les nations du candomblé vénèrent des divinités africaines, comme les Orixás, les Voduns, les Invisibles et les Inkices. Pour comprendre la différence entre les divinités, il est nécessaire d'approfondir sa connaissance de la religion. En général, toutes les divinités sont appelées Orixás ou « saints », un terme issu du syncrétisme religieux, qui donne lieu à des expressions telles que « père du saint », « mère du saint », « fils du saint ».
Dans le candomblé, le Dieu suprême est appelé Olorun, Nzambi ou Olodumare. Il représente la nature entière, complète, qui est divisée en plusieurs divinités, responsables des différentes énergies de la nature.
LES ORIXÁS
ORIXÁ est un terme issu du dialecte africain Nagô/Yoruba qui provient de la combinaison du mot ori (tête) et du mot axé (force). Il peut également être traduit par « pouvoir de la tête ».
L'orixá est donc le « pouvoir de la tête » de chaque personne. Il s'agit d'une perception humanisée de l'énergie pure de la nature qui se manifeste dans la vie de chaque être humain.
Dans le candomblé, chaque Orixá est considéré comme une divinité, un être supérieur qui a vécu parmi les humains, le plus souvent en tant que roi ou reine, et qui se distinguait des autres par des pouvoirs magiques. Loués et vénérés avec révérence et sacrifices, ils sont considérés comme des ancêtres divinisés après leur mort.
Chaque adepte du candomblé bénéficie de la protection d'un certain groupe d'Orixás. L'Orixá qui exerce la plus grande influence sur la vie d'une personne est affectueusement appelé « Père » ou « Mère ».
Le Merindilogun, ou jeu de cauris, est l'oracle qui définit les Orixás de chaque personne. Il est réservé aux prêtres et prêtresses du candomblé. Les Orixás sont les gardiens des forces et des énergies de la nature. Ils sont envoyés par Olorum pour la préserver et la protéger. Le respect de l'environnement est l'un des principes fondamentaux du candomblé.
Chaque Orixá se caractérise par ses propres attributs, éléments, domaines et couleurs, ainsi que des jours de culte spécifiques, qui lui confèrent son identité unique.
Chacun d'entre eux est le gardien d'une partie spécifique de la nature et de ses manifestations: les forêts, les carrières, les rivières, les mers, les champs, les tempêtes, les pluies, les couchers de soleil, les phases de la lune.
Dans le candomblé, ces divinités sont personnifiées sous forme humaine et se manifestent dans le corps de leurs adeptes. Ils les accueillent avec des vêtements spécifiques, les célèbrent par des sacrifices et diverses offrandes, et les expriment dans la fête par des danses et des chants.